La justice française a mis au jour un vaste réseau international de blanchiment d’argent en cryptomonnaies, selon les informations du « Monde ». La France a demandé l’extradition du principal suspect de ce dossier, arrêté en août aux Etats-Unis.
Un homme de 38 ans condamné à cinq ans de prison pour trafic de stupéfiants en France vient d'être extradé depuis Dubaï, une procédure rare, annonce dans un communiqué de presse la procureure de Paris vendredi 20 décembre. Cet homme avait pris la fuite en 2020, en profitant de l'aide d'agents de la police aux frontières (PAF) de l'aéroport d'Orly, ajoute le parquet de Paris sollicité par franceinfo. Ils avaient consulté illégalement pour lui des fichiers afin qu'il puisse disparaître avant l'arrivée des enquêteurs.
Ce réseau de fraude, impliquant la mafia italienne, a conduit à une quarantaine de mandats d’arrêt. L’enquête a permis d’évaluer à 1,3 milliard d’euros le montant des fausses factures émises.
« Le Monde » a pu consulter des échanges entre l’élu et le lobbyiste Jean-Pierre Duthion qui font mention de paiements pour des interventions, notamment à l’Assemblée.
Selon Europol, l’agence européenne de coopération policière, et des éléments plus confidentiels auxquels « Le Monde » a eu accès, plusieurs centaines de groupes criminels s’organisent entre eux selon les standards de véritables multinationales.
Suite aux révélations de Mediapart et de l’EIC, les justices française et suisse ont ouvert des enquêtes contre l’agence genevoise Alp Services et son patron Mario Brero, qui ont mené en Europe des opérations de renseignement, de fichage et de déstabilisation pour le compte des Émirats arabes unis.
Plusieurs journalistes professionnels sont mentionnés comme « sous-traitants » rémunérés par l’agence du détective Mario Brero pour ses missions au service des Émirats arabes unis. Parmi eux, Louis de Raguenel (Europe 1, ex-« Valeurs actuelles »), mais aussi Ian Hamel, qui collabore notamment avec « Marianne » et « Le Point ».
Après la mise en examen, fin mai, de l’ex-patron du Louvre, Jean-Luc Martinez, deux anciens cadres de l’Agence France Muséums (AFM) ont été placés en garde à vue lundi matin dans les locaux de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), selon Libération. Conservateurs du patrimoine, Jean-François Charnier et Noëmi Daucé sont soupçonnés d’avoir favorisé la vente d’antiquités égyptiennes au Louvre Abou Dhabi malgré plusieurs alertes sur leur origine possiblement frauduleuse. Au total, selon les enquêteurs, sept pièces de provenance illicite ont été acquises par l’intermédiaire de l’expert Christophe Kunicki pour plus de 50 millions d’euros, après être passées entre les mains de l’AFM. Créée en 2007 dans le cadre de l’accord intergouvernemental signé entre la France et les Emirats arabes unis, portant sur plus d’un milliard d’euros, cette structure avait notamment pour mission de conseiller le nouveau musée sur sa politique d’acquisition.
Plus de soixante personnalités étrangères, chefs d’Etat, ministres ou hommes d’affaires controversés, ont investi des centaines de millions d’euros en France pour acheter des maisons ou des appartements de luxe. “L’Obs”, associé à un collectif de journalistes indépendants, dévoile l’ampleur du phénomène, sur lequel plane de forts soupçons de blanchiment d’argent sale. Sous le regard plus que passif des notaires et des autorités.