Le Parlement européen réclame plus de 300 000 euros à Jean-Marie Le Pen pour avoir indûment facturé à l’institution des frais de mandat d’eurodéputé.
L’actuel président du RN, Jordan Bardella, a-t-il truqué près de 1500 pages de documents pour maquiller l’emploi fictif qu’il a occupé en 2015 au Parlement européen ? Après de premières révélations, publiées en septembre, Libération a eu accès à de nouvelles pièces, bien plus nombreuses et toujours aussi incriminantes pour Bardella, qui n’est pourtant pas concerné par le procès en cours visant le RN et nombre de ses cadres, dont Marine Le Pen.
Le procès des assistants parlementaires des eurodéputés FN a été marqué, mercredi 2 octobre, par la décision du tribunal d’ajouter plus d’un million d’euros aux montants reprochés au parti.
Le maire Rassemblement national de Perpignan Louis Aliot est appelé à comparaître à compter de ce lundi 30 septembre jusqu’au 27 novembre 2024 devant le tribunal correctionnel de Paris aux côtés de l’ex-Front national, de Marine Le Pen et 25 autres membres ou ex-membre du parti d’extrême droite pour détournements de fonds publics européens.
Alors que s’ouvre lundi 30 septembre le procès des assistants parlementaires du FN-RN, des documents prouvent que le parti d’extrême droite détournait les fonds européens pour rémunérer ses cadres et ses dirigeants bien avant 2004. Le préjudice global est estimé à 6,8 millions d’euros par le Parlement européen.
Après avoir évoqué de «fausses accusations», puis laissé entendre qu’il pouvait bien s’agir de son écriture, le président du RN conteste désormais avoir participé à l’élaboration de ces fausses preuves. «Libé» maintient ses affirmations.
Selon Libération, un agenda 2015 a été livré au siège du Rassemblement national en 2018, puis rempli à la main par Jordan Bardella, dans le but de lui fabriquer de fausses preuves du travail qu’il n’a semble-t-il jamais effectué à l’époque où il était l’assistant parlementaire de l’eurodéputé Jean-François Jalkh.
Ancien collaborateur de trois eurodéputés Front national (FN, devenu Rassemblement national en 2018), Nicolas Franchinard a accepté de raconter à Mediapart les coulisses de l’affaire des soupçons d’emplois fictifs du parti d’extrême droite au Parlement européen.
Poursuivie notamment pour «détournements de fonds publics», la patronne des députés d’extrême droite doit comparaître fin septembre dans l’affaire des collaborateurs européens qui menace ses ambitions pour la présidentielle de 2027.