Recours aux cabinets de conseil : le Sénat dénonce l’« inaction » du gouvernement et propose une réforme

Après son rapport explosif publié en mars, le Sénat veut passer aux travaux pratiques. Dénonçant l’« inaction » du gouvernement face aux révélations de ce rapport, les sénateurs Eliane Assassi (Parti communiste) et Arnaud Bazin (Les Républicains) ont déposé, mardi 21 juin, une proposition de loi transpartisane pour encadrer le recours de l’Etat aux consultants privés, qui s’est chiffré à plus d’un milliard d’euros en 2021. Ils souhaitent contraindre l’Etat à publier chaque année la liste, le coût et l’objet des missions confiées à des cabinets. Les ministères seraient aussi invités à produire systématiquement une évaluation a posteriori de la qualité des prestations, qui serait rendue publique.
Alors que la commission d’enquête a mis en évidence plusieurs cas de mélange des genres et de conflits d’intérêts autour des consultants, les sénateurs souhaitent renforcer leurs obligations déontologiques. Pour éviter les soupçons de renvois d’ascenseur, la proposition de loi veut tout bonnement interdire les prestations pro bono (engagement bénévole de compétences professionnelles), réalisées gratuitement par les cabinets de conseil en contrepartie de visibilité, à l’image de McKinsey, qui avait coorganisé le sommet Tech for Good à l’Elysée.
Le texte entend aussi imposer aux consultants de signer un code de déontologie et de remplir une déclaration d’intérêts en amont de leur intervention. Cette nouvelle obligation serait contrôlée par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) et passible en cas de manquement de 15 000 euros d’amende, voire d’une exclusion des marchés publics pour les cabinets en faute. La HATVP se verrait aussi confier le contrôle des « pantouflages » des nombreux fonctionnaires et responsables politiques qui se reconvertissent dans le conseil, pour s’assurer par exemple qu’ils n’interviennent pas pour leur ancienne administration.

Florence Priouret crée sa société de conseil

Formée à l'université Lyon 2, elle commence sa carrière dans la société d'audit et de conseil Mazars, où elle fait du commissariat aux comptes dans le secteur bancaire et du conseil aux entreprises. Elle rejoint ensuite l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) comme membre du comité de direction et de la division Émetteurs, en charge du contrôle de l'information délivrée par les sociétés cotées. En mai 2022 elle fonde sa société de conseil, Priouret Consulting.

Louis Charpentier rejoint Coinhouse

Formé à l'université l'École supérieure d'ingénieurs Léonard-de-Vinci, il est Analyste Blockchain à la Banque de France, puis Analyste technologies de registres distribués (distributed ledger) à l'Autorité Monétaire de Singapour, puis consultant chez EY. Il rejoint l'AMF en 2018 comme expert en nouvelles technologies et innovation, et travaille sur la régulation des fintechs. En 2022 il part chez Coinhouse, la première plateforme de cryptoactifs française enregistrée en tant que PSAN (Prestataire de Services en Actifs Numériques) auprès de l'AMF, en tant qu'Analyste DeFi & Produits Crypto Financier.

Martin hirsch rejoint Galileo Global Education

Passé par l'ENS et l’ENA, il rejoint le Conseil d'État puis évolue dans la sphère publique en travaillant au ministère de la Santé et de l’Action humanitaire. En 1995, il rejoint la Pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris. En 2002, il est nommé président d’Emmaüs France. En 2007 il est nommé haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté dans le gouvernement François Fillon. Il est à l'origine du revenu de solidarité active (RSA), qui remplace le revenu minimum d'insertion (RMI). En 2013 il est nommé à la tête de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), poste qu'il quitte en juin 2022. En septembre 2022, il devient vice-président exécutif de Galileo Global Education, une entreprise privée d'enseignement supérieur.

Le Quai d’Orsay sanctionne Gérard Araud pour ses activités non déclarées

Epinglé par la HATVP à l'automne, l'ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis Gérard Araud, qui a travaillé pour plusieurs sociétés dont l'entreprise de cybersécurité NSO Group, va subir une retenue de 5 000 euros sur sa retraite de diplomate.

Julie Ansidei rejoint Blackrock

Elle commence sa carrière comme professeure à l'université Paris Dauphine. Elle est ensuite consultante chez Deloitte, puis directrice des affaires européennes et internationales chez AMAFI (lobbying du secteur boursier) avant de rejoindre l'AMF en 2010 en tant que directrice adjoint de la stratégie risques et recherche. De 2014 à 2016 elle travaille comme conseillère senior pour la régulation et les affaires internationales chez ANBIMA, l’association des marchés de capitaux brésilienne, avant de revenir à l'AMF en 2016 comme directrice de la stratégie, puis secrétaire du comité exécutif et responsable de l’unité Stratégie et finance durable à partir de 2018. En avril 2022 elle rejoint la société de gestion d'actifs Blackrock.

Le propriétaire des thermes de Plombières-les-Bains soupçonné de prise illégale d’intérêt

Alors que la commune de Plombières-les-Bains essaye de se positionner pour racheter les thermes, leur propriétaire, Bernard Bensaïd, est accusé de prise illégale d'intérêt dans un autre de ses établissements. Une gestion qui mettrait les patients en danger selon certains médecins.
Le propriétaire des thermes de Plombières-les-Bains, dans les Vosges, et patron du groupe AVEC, est pointé du doigt dans un autre de ses établissements. C'est une information de la cellule investigation de Radio France : des praticiens de la clinique mutualiste de Grenoble, l'une des plus grandes de France, l'accusent de prise illégale d'intérêt. Les syndicats Force ouvrière et la CGT sont montés au créneau et ont déposé ce jeudi une plainte contre X. Ils soupçonnent le propriétaire de prélever illégalement 1,7 million d'euros tous les ans sur le budget de la clinique. Une somme qui prendrait la direction du groupe Avec, propriétaire de l'établissement, appartenant lui-même à Bernard Bensaïd.

À Grenoble, la prestigieuse clinique mutualiste est dans la tourmente

Le patron de la clinique mutualiste de Grenoble est la cible de deux syndicats et de nombreux médecins. Les premiers ont déposé plainte contre X pour “prise illégale d’intérêts”. Les seconds demandent son départ dénonçant une “mauvaise gouvernance”.
Les syndicats Force ouvrière (FO) et la Confédération générale du travail (CGT) ont déposé plainte contre X auprès du procureur de Grenoble pour “prise illégale d’intérêts”. En cause notamment, une convention de services signée en 2020 entre Bernard Bensaid, le patron du groupe Avec et… Bernard Bensaid, le patron de la clinique (puisque rappelons-le, il occupe les deux postes).