La star des nuits parisiennes, Laurent de Gourcuff, connu pour son club Castel ou ses restaurants Monsieur Bleu et Apicius, n’est pas à la fête : selon nos informations, le fondateur de Paris Society est renvoyé, le 16 décembre prochain, devant la 11e chambre du tribunal judiciaire de Paris, après avoir été mis en examen en 2020 pour « trafic d’influence actif » et « recel de bien provenant d’atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats dans les marchés publics ». La justice enquête sur un prestigieux contrat qu’il a obtenu en 2018 : l’exploitation de la restauration et de l’événementiel du très chic hippodrome de Longchamp.
Bercy suspecte le constructeur automobile de gonfler les coûts de sa filiale industrielle tricolore, ancrée à côté de Valenciennes (Nord), pour mieux en minimiser les bénéfices, et limiter ainsi son niveau d’imposition. Les limiers du fisc contestent pour la période allant de 2015 à 2017 « la politique de prix de transfert », c’est-à-dire la stratégie de fixation des prix de vente et d’achat entre l’usine française, sa holding bruxelloise Toyota Motor Europe NV/SA et la maison mère japonaise. Signe que l’affaire peut coûter cher, le fabricant, notifié d’un redressement qu’il a contesté en mars 2020, a mis de côté 75 millions d’euros en 2022.
Sergey Toni apparaît, aux côtés d’oligarques connus, comme Guennadi Timtchenko, parmi les cibles de la justice française. Depuis une plainte de l’association Transparency International "contre X pour blanchiment, non justification de ressources, recel et complicité", la Junalco, la division spécialisée du parquet de Paris, chargée de la criminalité organisée, mène l’enquête sur l’origine de certains biens immobiliers détenus dans l’Hexagone.
Ouverture d’une information judiciaire sur un possible trafic d’influence, récusation d’une juge consulaire : la juridiction varoise traverse une crise grave, révélatrice des systèmes d’entre-soi ou de conflit d’intérêts que produit ce mode de justice.
La Cour de Justice de l’UE, saisie d’une question préjudicielle par un tribunal luxembourgeois, vient de rendre une décision invalidant la disposition de la 5ème directive européenne anti-blanchiment prévoyant que les informations sur les bénéficiaires effectifs des sociétés européennes soient accessibles à tout membre du grand public.
Alors qu’il n’y a jamais eu autant d’argent sale en circulation dans les places financières, cette décision porte un coup à l’une des mesures de transparence financière les plus importantes des vingt dernières années. L’accès de tous aux registres nationaux des bénéficiaires effectifs est indispensable pour une lutte efficace contre le blanchiment et les paradis fiscaux où se cache l’argent issu de l’évasion fiscale, la corruption et le crime organisé.
Pendant plus de dix ans, la cheffe du service d’ophtalmologie d’Edouard Herriot, Carole Burillon, par ailleurs élue au Grand Lyon, a supervisé un contrat passé avec l’entreprise de son époux qui a fait perdre beaucoup d'argent à l’hôpital public, selon un rapport de la chambre régionale des comptes. Les HCL, dont la gestion est aussi mise en cause, n'envisagent aucune sanction.
Saisi par l’avocat de Gaël Perdriau, le président du tribunal judiciaire de Paris a fait injonction à Mediapart de ne pas publier de nouvelles révélations sur les pratiques politiques du maire de Saint-Étienne, après celles du chantage à la sextape. Cette censure préalable, décidée sans débat contradictoire, est une attaque sans précédent contre la liberté de la presse.
Dans un rapport rendu public le 21 novembre, la Cour des comptes juge sévèrement le contrôle de légalité des actes. Peu de moyens humains et frilosité sont les principaux écueils relevés par les juges de la rue Cambon.
Intime de nombreux politiques, de stars, d’entrepreneurs et d’au moins deux couples présidentiels (les Macron et les Sarkozy), la femme d’affaires et papesse de la presse people Michèle Marchand, déjà au cœur de l’un des volets de l’affaire Kadhafi, a récemment vu son nom apparaître dans le dossier judiciaire des barbouzeries du PSG qui secoue depuis plusieurs semaines le club de foot parisien et, à travers lui, l’État du Qatar, son propriétaire.
En épluchant les comptes en banque du principal mis en cause du dossier, le lobbyiste Tayeb Benabderrahmane, poursuivi pour neuf délits présumés, dont la « corruption » et le « trafic d’influence », les enquêteurs ont en effet découvert que l’entreprise de Michèle Marchand lui avait versé, entre mars et juin 2021, un total de 15 000 euros, en trois virements. Problème : personne ne dit aujourd’hui la même chose sur la raison de ces versements.