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L’art est un paradis fiscal et Bercy ne voit rien : ce que révèle l’affaire Berri

La justice enquête sur ce qui pourrait être l’une des plus grandes affaires de dissimulation d’œuvres d’art dans le cadre d’un héritage, après la mort du cinéaste Claude Berri. Le dossier montre en creux les failles béantes du système français en matière de contrôle fiscal. Une députée plaide pour la création d’un registre national de la propriété des œuvres d’art, à l’instar de celui des cartes grises.

L’amendement « Château de Versailles » pour prolonger le mandat de Catherine Pégard rejeté par le Sénat

Sollicité pour permettre le prolongement du mandat de Catherine Pégard, 68 ans, à la tête de l’établissement public de Versailles, le Sénat s’est braqué. Le sénateur François Patriat, au terme d’un débat houleux, a préféré retirer l’amendement qu’il défendait avec l’appui de la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra. L’épreuve démocratique est cruelle pour Emmanuel Macron et son gouvernement, qui avaient concocté cette parade législative pour garder l’ex-journaliste du Point au poste qu’elle occupe depuis 2011.

Le redressement fiscal XXL de Booking

Pour avoir longtemps encaissé aux Pays-Bas une large part des recettes issues de ses clients français, le géant de la réservation a dû verser 153 millions d’euros. Le résultat d’un accord trouvé avec Bercy. La cause du litige ? Le schéma de facturation mis en place par le groupe en France. Lorsqu’un internaute paie une chambre d’hôtel ou un vol sur le site, la somme est encaissée directement aux Pays-Bas, siège de la multinationale, tout comme les commissions versées par les hôteliers. La filiale hexagonale assure seulement le marketing et le SAV (via un centre d’appels cédé depuis peu). Ce système permet à Booking de minimiser son chiffre d’affaires déclaré en France (28,8 millions d’euros en 2021), tout comme le montant de son impôt (2,6 millions d’euros la même année).

Soupçons d’espionnage de la part du Qatar : trois enquêtes en cours au parquet de Paris

Le 5 novembre 2022, le Qatar se trouvait mis en cause, à quelques jours de l’ouverture de « sa » Coupe du monde de football. Une enquête du Sunday Times et de l’ONG The Bureau of Investigative Journalism (TBIJ) présentait l’émirat gazier comme le commanditaire présumé d’une opération mondiale d’espionnage visant des personnalités – journalistes d’investigation, dirigeants politiques, avocats – liées à l’attribution controversée, en décembre 2010, du Mondial 2022 au Qatar, ou critiques à l’égard du pays hôte du tournoi. Selon Le Monde, à la suite de ces révélations, trois enquêtes préliminaires sont actuellement en cours en France. La première a été ouverte pour « atteinte à un système de traitement automatisé de données », « vol et violation du secret des correspondances », en novembre, par le parquet de Paris après la plainte déposée par Michel Platini via le cabinet d’avocats Temime et associés.

LVMH renonce à son projet de centre de recherche à proximité de Polytechnique

La multinationale du luxe renonce à ouvrir un centre de recherche sur le luxe durable sur le campus de l’Ecole polytechnique. C’est le deuxième projet immobilier qui échoue après celui du groupe TotalEnergies en janvier 2022. Cette décision intervient alors que le conseil d’administration de l’école avait voté en faveur du projet le 8 novembre par dix-neuf voix sur un total de 24 membres votants. Le feu vert ouvrait la voie à la cession de ce terrain de 30 000 mètres situé à l’est de l’école par l’EPA-PS au groupe de luxe. A l’horizon 2026, LVMH souhaitait créer un bâtiment de 22 000 mètres carrés pour y abriter 300 chercheurs en y allouant plus de 100 millions d’euros d’investissement.

Impôts : comment les scandales de montages offshore ont permis au fisc de récupérer des millions

Alors que le Parquet national financier vient de lancer un ultimatum aux Français impliqués dans les « Dubaï Papers », d'autres scandales continuent d'occuper le fisc et la justice. Et l'exploitation des informations nées de fuites de documents confidentiels se révèle fructueuse. Deux affaires retentissantes - les « Panama Papers » et les « Paradise Papers » - ont ainsi permis de faire entrer près de 200 millions d'euros dans les caisses de l'Etat à ce jour, selon la Direction générale des finances publiques (DGFIP).

Art contemporain : les zones d’ombre de la donation du siècle

Négociations mouvementées, expertise controversée, soupçons d’escroquerie… Dix ans après le don à l’Etat de plus de 500 chefs-d’œuvre appartenant au célèbre galeriste Yvon Lambert, Libération révèle les angles morts de ce legs hors normes et sa gestion hasardeuse par les pouvoirs publics. Entre négociations musclées avec l’Etat, gouffre financier, menaces de délocaliser la collection à l’étranger, œuvres déclarées manquantes ou endommagées, pièces retirées de la donation suite à des protestations d’artistes, gestion erratique du Centre national des arts plastiques épinglée dans un rapport de l’Agence française anticorruption, et même soupçons d’escroquerie et de fraude fiscale visant Yvon Lambert, Libération, qui a eu accès à de nombreux témoignages et documents inédits, dévoile l’histoire mouvementée et les zones d’ombre de cette donation rocambolesque.